Arsenic et vieille dentelle.

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Ecris moi!

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Fin juillet 1999, j'ai cassé ma Sprint.
Quelques semaines plus tard, j'écrivais cela :

Ça s'annonçait bien : trois semaines pour rouler dans les Alpes, en Lozère et le Pyrénées... Ben finalement, ça a duré 4 semaines ;o) je suis parti a un train d'enfer, et je suis rentre en train, en chemin de fer :o<

Finalement, (car c'est la fin du voyage, mais le début de l'histoire que je vous conte ici, vous n'irez vous coucher que lorsque j'aurai fini, tiens, grincheux, va donc chercher du bois pour mettre dans le feu... mais j'm'éloigne) après avoir passé un col Pyrénéen désert, et m'être retrouve en Espagne, j'ai doublé une voiture, en sortie d'un charmant petit village pittoresque fleuri, qui, une fois à sa hauteur, a décidé de tourner à gauche (la voiture, pas le village pittoresque fleuri)... et a donc tourné à gauche. Je devais être à 110-120.

Je ne me souviens pas du choc, mais de l'aile avant de la voiture qui se met en travers de MA route à moi que j'avais. Certains voient, parait-il, leur vie passer sous leurs yeux. Ben moi non. Durant le vol plané, je voyais la route passer, avec un clignotant et un bout de carénage qui s'éparpillaient de-ci, de-là... Je me disais : "P'tain, ça la fout mal pour l'assurance" et "Eh merde, la moto va être abîmée, je vais pas pouvoir rentrer avec"... Des conneries quoi.

Enfin bon, comme je dis toujours : "Enfin bon".

Nostradamus a écrit "Qui dit vol plané, dit arrivée bousculée". Ben là non plus, désolé, ça aurait pu agrémenter cette page de détails croustillants, mais je ne me souviens plus de l'embrassade avec le bitume. Simplement du casque qui vient se râper dessus. Juste au niveau du menton. La ou sur un jet y'a rien d'autre que le menton du dit vautré alors défiguré. Bref, ça s'annonçait pour être une mauvaise journée.

Eh bien comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, il y a eu une deuxième mauvaise nouvelle terriblement frustrante : les pompiers espagnols ayant diagnostiqué une fracture de clavicule et de cotes ("la clavicula y costillas rotas"), eh ben l'ambulance n'a pas roulé à fond pour m'amener aux urgences pour ne pas trop me secouer. De véritables trajectoires de lopettes, avec même pas la sirène. A quoi bon se vautrer!

Finalement, j'avais aussi un poumon perforé qui avait des fuites et s'était dégonflé. Quelle lopette celui-là. J'ai alors pensé utiliser la bombe anti crevaison (qu'une fée bleue m'avais apporté quelques jours auparavant, au petit matin, en plein Brillonnais, alors que justement j'avais crevé... ma roue) pour boucher le trou-de-poumon dont m'avait gratifié la côte numéro 6 en se double-fracturant, et pour redonner au poumon son volume initial ("boys boys boys"...Samantha Fox aurait elle eu la même idée que moi?). Bref, j'ai profité de l'hospitalité espagnole une petite semaine, partageant la chambre d'un mec qui avait le même problème que moi, sauf que lui il s'était fait charge par un taureau et piétiné par le dit mari de la vache folle, lors des fêtes de Pampelune. Ça dépayse.

Sérieusement, ce qui m'a sauvé, c'est que j'étais bien équipé. Un casque INTÉGRAL, un vrai bon blouson moto EN CUIR, un pantalon moto EN CUIR, de vraies bottes de moto EN CUIR... C'est vrai que j'avais casse la tirelire avant de partir, mais je ne regrette pas, je crois que je dois beaucoup a tout ça. Merci a la fée qui m'a incité à m'encuirasser. Maintenant, ça va. J'me recolle. Merci.

 

Vous pouvez accéder en cliquant ici à une photo prise très peu de temps après l'accident.
Attention, on aperçoit la clavicule cassée. Ame sensible s'abstenir...